Les glands c'est pour les cochons.
dédicace à la forêt de mamora en région de rabat au maroc
Petite j’adorai manger des glands.
A une certaine époque de l’année, il s’en vendait partout.
Devant l’école, posés sur un bout de carton, des sachets plastiques pleins de glands étaient vendus aux passants par de pauvres hères.
Les écoliers en ont plein les poches tels de petits écureuils, les adultes font semblant d’en acheter pour leurs rejetons et se dépêchent de les engloutir à l’abri des regards.
Ils font des glands ce que les occidentaux font des sextoys qu’ils achètent soit disant pour leur amis.
Un gland est un gland fusse t-il en plastique. Le complexe reste le même.
Revenons au fruit de mon péché.
Des glands lisses et durs, de forme oblongue couleur marron, vert, parfois les deux.
Ils avaient perdus leur capuchon pour la plupart.
C’était ma glace chocolat pistache et chacun était une surprise.
On le prenait, le frottait avec les doigts jouissant de la texture douce de l’enveloppe.
On fourre dans la bouche Puis on croque dans le sens de longueur.
Toute une technique !
Un gamin habile réussira à fendre en deux le fruit sans bris, sinon gare aux éclats acérés dans les gencives.
Ce furtif contact avec la langue laisse déjà transparaître le goût.
Une légère amertume on grimace, on crache.
Un subtil goût sucré, c’est la joie d’être tombée sur un bon numéro.
Puis on regarde avec attention les deux parties sur la paume de la main.
Une douce couleur blanche enchante.
Des traces brunes déçoivent.
Je fourrais la première moitié dans ma bouche faisant éclater l’écorce et le doux fruit se déposait sur ma langue.
Je mâchais un bout et c’était le bonheur.
Sucré croquant juteux.
Puis la deuxième moitié vite engloutie.
Et sitôt après ma main partait a la pêche au gland dans le sac.
Des fois c’était un bon sac, plein de fruits délicieux, d’autres fois un sac arnaque bourré de cosses amères et pourries.
Et pourtant tous les glands se ressemblaient, jolis et lisses.
Ca ne vous rappelle pas quelque chose ?
La vie est comme un sac de gland c’est plus réaliste q’une boite de chocolat.
La forêt de chênes aux abords de la ville était le paradis pour les amateurs.
Chacun avait son coin secret.
La cueillette aux glands a remplacé la cueillette de champignons.
Quelle plaisir de traquer ses petits fruits , d’en remplir des paniers entiers, d’en frotter le plus beau maculé de terre contre son pantalon puis de recommencer le rituel tant aimé.
Ici les glands c pour les cochons.
La bas ce sont des trésors de souvenirs et de joies enfantines.